En faisant
des "citations" (même involontaires) le compositeur installe une
connivence avec l'auditeur, au risque qu'il n'entende que ça et non plus
la pièce elle-même. Que fait le compositeur
de cette connivence ? ce sourire a-t-il un sens dans l'œuvre ? Est-ce
qu'elle sert à mieux écouter l'œuvre ou au contraire empêche de
l'écouter ?
La citation a été souvent utilisée par le passé, comme
hommage surtout, jusqu'au XXe siècle ;
Puis parfois sur le mode de
l'humour, comme lorsque Charlie Parker, initiateur d'un nouveau style de jazz appelé be-bop dans les années 1940, cite une musique qui n'a rien à voir mais est connue de tous, un air de Carmen de Bizet, au milieu d'un de ses solo :
Citer était vraisemblablement une sorte de jeu pour Parker, au vu de la fréquence et la variété avec laquelle il jouait avec les citations. Les citations sont souvent légèrement transformées pour s'adapter au nouveau contexte, surtout quand la citation d'origine est d'un style plus éloignée.
La citation peut avoir
un rôle de révélateur du modèle qui a servi d'inspiration, même si, ici, il n'y a pas de citation réelle, mais allusion déformée ; néanmoins la référence est claire et change la perception de l'œuvre :
ou un rôle émotionnel, provoquant souvenir voire nostalgie (l'exemple ici est encore mauvais puisque le morceau entier est une "citation", mais il est tellement transformé, tellement "filtré" que l'original n'émerge que par moments, installant d'abord une écoute qui s'apparente à la citation avant que l'on comprenne qu'il s'agit d'un arrangement) :
ou un jeu, entre amusement, tour de force et réflexion sur le texte, l'histoire, le métissage, l'orchestre, la forme :
Il y a beaucoup beaucoup d'autres exemples...
N'hésitez pas à en ajouter en commentaires.
Commentaires
Enregistrer un commentaire